EPICERIES SOCIALES ??? :gt:
En France, plus de 3,6 millions de personnes ont 7 euros pour se nourrir et se vêtir (seuil français de pauvreté, situé à 733 Euros par mois par personne seule). Si on se réfère au seuil européen (880 Euros par mois), ce sont 7,9 millions de personnes qui vivent dans la pauvreté. Cela illustre la grande précarité d'une large partie de la population, pour qui le moindre incident peut signifier le basculement vers une situation de pauvreté.
Les EPICERIES SOCIALES ont pour objectif de promouvoir l'accès des personnes en difficulté à une véritable citoyenneté économique : en permettant à un public exclu des circuits de consommation traditionnels de choisir les produits qu'il souhaite consommer ; en vendant, à un faible prix, des denrées de qualité. En proposant des activités où les compétences de chacun sont mises en avant, les épiceries sociales se veulent, au-delà d'une aide matérielle, un outil de reconstruction et un tremplin vers une réinsertion durable.
Depuis novembre 2003, je suis bénévole à l'Epicerie Sociale du 19e à Paris, créée et gérée par le Secours Catholique, il y aura bientôt 15 ans. 10 bénévoles (pour la plupart des seniors) consacrent une partie de leur jeudi chaque semaine à cette activité solidaire.
:ttb: Il y a d'abord la livraison des marchandises à partir de 10h. et le stockage en rayons (alimentation, produits ménagers, produits d'hygiène...). Un rapide déjeuner et vers 13h.30, les premiers "accueillis" arrivent. Ils sont envoyés par un(e) Assistante Social(e) qui les a reçus et a calculé d'après leur budget, leur moyenne journalière. Pour la plupart cette moyenne ne dépasse pas 2,50 Euros. Le montant des achats va de 24 Euros pour une personne seule à 35 Euros pour une famille ; ce montant est proportionnel à la composition de la famille et à l'âge des enfants.
Un café, une boisson fraîche, quelques gâteaux leur sont proposés et des propos s'échangent sur les enfants, l'école, la santé, le travail ... Puis vient l'achat proprement dit : chaque "accueilli" accompagné d'un(e) bénévole, choisit les produits nécessaires pour la semaine. Le ou la bénévole conseille parfois lorsqu'il y a une hésitation quant au choix du produit. C'est ensuite le passage à la Caisse, et le versement de 1 ou 2 Euros pour leur achat compris entre 24 et 35 Euros. Ce sont les dons faits au Secours Catholique qui permettent de payer le complément. Nous recevons entre 35 et 40 familles chaque jeudi. Ce petit nombre nous permet de connaître chaque personne.
Lorsque je dis à une personne qui part : "à jeudi prochain", très souvent, elle répond "inch Allah", car beaucoup de ces "accueillis" sont musulmans, nous avons très peu de Français.
Des repas, des sorties entre accueillis et bénévoles sont proposés pour certaines fêtes, comme prochainement pour Noël. Il y a échange entre "accueillis" et "bénévoles" et à la fin du ramadan, beaucoup sont heureux de nous faire partager leurs gâteaux...
Sr M. Yolanda, de la Communauté de Fontenay-aux-Roses, est bénévole au GAF (Groupement d'Alimentation Familiale), aux Blagis (quartier limitrophe de 4 communes). Le GAF a un fonctionnement différent de l'Epicerie Sociale du 19e à Paris, mais poursuit le même objectif : aider les personnes en situation de précarité.
Notre souhait ??? que chaque famille accède au minimum nécessaire pour vivre grâce à une meilleure répartition des richesses et du travail et qu'en attendant cette heure, nous sachions partager notre "superflu" et même notre "nécessaire"... :by: