Ca s’est passé à PANTIN.

En août 2009-Les mardis, jeudis, samedis, Tous?. même le 15 août?.


Informée par un article du journal « La Croix » je rejoins un « groupe de bénévoles » d?une paroisse voisine qui doit distribuer pendant tout le mois d?août des secours alimentaires aux personnes les plus nécessiteuses?
Groupe sympathique au possible : hommes, femmes des plus âgés, des plus jeunes ? la plupart d?entre eux appartenant à la Conférence Saint Vincent de Paul. Mais aussi des voisins, des personnes qui se reconnaissent dans la foi chrétienne, d?autres qui viennent pour être solidaires de frères humains en difficulté? des amis qui venaient parfois de la banlieue sud? Le Président du groupe a 35 ans, un homme dynamique, chaleureux et entraînant. Les organisateurs au quotidien ? M?a-t-il semblé, essentiellement un couple aux prénoms significatifs : Lucrèce et Urbain et une autre dame. Il s?agissait de coordonner une soixantaine de bénévoles qui devaient, répartis dans chaque après-midi de permanence, remplir les sacs de nourriture à partir de 15 h et effectuer la distribution entre 18 h et 20 h . Le tout dans une ambiance conviviale d?échanges et de dialogues entre bénévoles qui pour un certain nombre ne se connaissaient pas et entre bénéficiaires qui venaient parfois de loin. Des personnes sans toit- pas de domicile fixe- des mamans isolées avec des enfants de tous âges, des familles nombreuses et des personnes seules, des français, des étrangers au visage pâle ou aux couleurs arc-en-ciel?.
En ce mois d?août où Paris et sa banlieue subit la transhumance d?une partie de ses résidents qui part en vacances, ils ont trouvé là un lieu où se rafraîchir à la buvette, tenue efficacement par l?une de bénévole, un lieu où s?asseoir un moment et donner de ses nouvelles au fil du mois, un lieu où ils étaient reconnus pour eux-mêmes en tant qu?hommes et femmes, frères en humanité. Le volume des colis était proportionné à la taille de la famille. Il y avait aussi ceux pour les personnes seules, différents selon qu?ils avaient choisi de recevoir des denrées pour repas froids ou pour repas chauds.
Nous avons vu passer des personnes, figures de la misère incarnée, représentant les différentes pauvretés qu?une banlieue de l?Est parisien peut héberger : dans des hôtels sociaux, dans des logements insalubres, des squats ou simplement un coin de trottoir ou un banc dans un jardin public, dans une bouche de métro, mais aussi des matelas disposés autour des Portes de Paris : La Villette, Pantin?.
Chacun était porteur d?un bon délivré par un service social ou une association caritative : St. Vincent de Paul, bien sûr, croix rouge, refuge pour personnes à la rue. C?était la première fois que ce genre d?aide était prise en charge en banlieue. En effet l?ASA ? août secours, alimentaire ? fonctionne depuis plusieurs années dans les paroisses parisiennes. Un diacre ayant fait le constat qu?au mois d?août beaucoup d?organismes de secours ou d ?associations caritatives n?ont pas de permanences : l?association a été créée et fonctionne tous les mois d?août avec des bénévoles de paroisses et autres mouvements et services d?Eglise. Cette année, à Paris et Pantin, il a été servi l?équivalent de 400.000 repas soit il a été nourri 7500 personnes. A Pantin, pour cette première année, nous avons servi 26.000 équivalents repas, ce qui est le chiffre de Paris en 1994, lors de la fondation de l?association. 1994 ? 2009 en 15 ans les équivalents repas sont passés de 25 ou 26.000 à 400.000 : la démonstration ne demande pas plus d?explication.
J?ai été touchée par la bonne humeur qui régnait entre les bénévoles dans cette activité, parfois pénible par la manutention, la station debout et le temps de présence aux personnes. Touchée aussi par la qualité de présence, l?efficacité, la délicatesse, dans l?aide apportée, l?attention pour constater l?évolution des situations. Bien sûr, nous étions dans un créneau « assistanat » mais quelle qualité dans le don et quelle attention aux personnes.
J?ai beaucoup aimé. Cela m?a fait réviser mes conceptions péremptoires « plus d?assistanat », parfois il n?y a pas d?autres actions possibles : pour les sans? sans? sans, qui se heurtent aux refus successifs de toutes parts et pourtant ce sont des hommes et des femmes comme nous.
L?association a constaté que les situations de précarité se multipliaient, ainsi dans l?un des accueils parisiens une dame se présente avec son bon : la bénévole présente ne veut pas se tromper : « mais, vous étiez accueillante l?an dernier? » « oui, mais cette année, JE SUIS PASSEE DE L?AUTRE COTE ! »
J?ai beaucoup reçu de ce groupe, et je crois que des amitiés vont perdurer?Nieves arrivée quelques auparavant a pu participer à la dernière journée. Michelle Martin

Et Michell de continuer à s'interroger :

Où va-t-on jusqu?où faudra-t-il descendre pour que notre monde s?arrête un peu dans sa course effrénée aux profits laissant sur le côté du chemin un nombre incalculable de personnes de tous âges et toutes races. :c0:
Vous ne disposez pas des permissions nécessaires pour répondre à un sujet de la catégorie partage de nos projets présents et à venir.

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 558 autres membres