Emilie et la solidarité? Ce terme si peu utilisé à l?époque d?Emilie (que nous allons fêter ces jours-ci) me semble pourtant bien caractériser sa trajectoire et la nôtre, celle des s?urs et des frères bleus, celle aussi des laïcs qui nous entourent, depuis la fondation jusqu?à nos jours et Benoît XVI lui-même nous confirme sur cette voie dans sa dernière encyclique. (Caritatis Veritate n° 38 ? texte que nous reverrons plus tard).
Un message paru sur le Blog du 27-09-2009 évoquait la situation vécue aux Philippines? « Notre pauvre maison est remplie de familles, hommes femmes, enfants cherchant un abri après les terribles inondations qui frappent le pays? » et, puisant dans ma mémoire, je me souvenais? :
Notre Bonne Mère Emilie et nos premières s?urs visitant à Garrevaques et à Castres les malades du choléra?
Au Sénégal « La guerre et la famine qui désolèrent le Saloum en 1864, amenèrent à Dakar une foule de gens dévorés de faim et de misère. On en rencontrait dans les rues mangeant de l?herbe ou de la terre et luttant contre la mort ». Beaucoup de ces infortunés, recueillis par S?ur Véronique, trouvèrent dans sa charité, sinon la conservation de la vie, du moins quelque soulagement?
N?est-ce pas notre S?ur Saint Charles qui, au Gabon, s?enferme, vers 1870, avec des lépreuses pour pouvoir les soigner?
Et S?ur Saint Bruno et ses compagnes appelées à Douala, au Cameroun, pour assister les blessés allemands alors que leurs parents et amis luttaient en pleine première guerre mondiale ?
Et nos s?urs de France et d?Afrique accueillant dans leurs maisons des religieuses dispersées par les guerres et les conséquences des évacuations? mettant leurs locaux à disposition de ceux qui étaient dans le besoin?
Les immigrés qui chaque matin remplissent la cour de la maison de la Bonanova en Espagne, à la recherche d?un emploi.
Il faudrait aussi évoquer les s?urs du Brésil, rejoignant par fleuve les populations de l?Amazonie, celles d?Argentine et du Paraguay, s?installant au milieu des peuples aborigènes, et j?en passe !
Et pourquoi ne pas nommer toutes celles qui, aujourd?hui, ?uvrent là où il est difficile de trouver des bénévoles, des volontaires? « Aller là où la voix du pauvre vous appelle » disait Emilie.
Tant d?autres gestes de solidarité pourraient être partagés dans cet espace d?échange, montrant ainsi combien nos yeux, nos oreilles, nos mains, mais surtout notre esprit et notre c?ur sont prêts à mettre toutes leurs possibilités au service des autres, de cet autre dans lequel Jésus nous demande de le voir quelque soit sa couleur et son visage.
Quels sont les gestes de solidarité vécus aujourd?hui autour de toi ?
Françoise PERNOT