Marie Bosco un témoin de la Solidarité Bleu en Afrique
Témoignage de la famille « BOCK », lors de l’enterrement de Sœur Marie Bosco, née Jeanne BOCK
Notre tante sœur fut, en effet, de par sa naissance le 13 avril 1921 à Saessolsheim, en Alsace, tour à tour :
- la benjamine d’une fratrie de 7 enfants (elle avait 3 sœurs et 3 frères, tous décédés)…
- une grande sœur pour le doyen d’entre nous, notre cousin Guy de Troyes…
- l’enfant obéissante, quelque peu espiègle, et studieuse d’un paysan, entrepreneur de construction…
- une élève appliquée de l’école catholique publique du village (à 14 ans elle réussit avec brio son Certificat d’Etudes), avant de poursuivre ses études au couvent de Ribeauvillé pour devenir institutrice.
- Alors que la guerre sévissait en Europe, elle emboîta le pas à sa grande sœur Hélène, missionnaire disparue tragiquement en Afrique en 1942, peu avant ses 30 ans…
- elle ne partit toutefois pas d’emblée en mission africaine suite à la promesse qu’elle fit à son père, Michel BOCK... celui-ci craignait de voir s’éloigner définitivement un 2ème enfant vers des terres lointaines et inhospitalières…
- alors, elle consacra quelques années de sa jeunesse à l’exploitation agricole familiale : son grand frère Charles ne revint de son périple de Malgré Nous sur le Front Russe que fin 1945.
- En 1949, à la mort de son père, sa mère Joséphine, qu’elle ne devait d’ailleurs plus revoir vivante (celle-ci mourut en 1954), la délia de sa promesse de rester en France : après avoir prononcé ses vœux à Castres, Jeanne BOCK, devenue Sœur Marie Bosco en mémoire de sa sœur Hélène, Sœur Jean Bosco, s’embarqua pour le Gabon. A Lambaréné, elle rencontra un Alsacien déjà célèbre pour son œuvre humanitaire : le Docteur Albert SCHWEITZER.
- Bien que ne revenant au pays que tous les 7 ans et, le plus souvent, que pour un séjour de 2 à 3 semaines, notre tante sœur entretint toujours avec une profonde conviction le feu sacré d’une famille unie pour le pire et le meilleur.
- Elle transmit à ses nièces et neveux le goût de la lecture et de la communication écrite en nous abreuvant de courrier, tout en nous incitant à lui répondre car elle était toujours avide de nouvelles du pays…
- elle n’oubliait jamais ni fête, ni anniversaire des membres de sa famille ou du cercle de ses amis qui croissaient au fil des ans. Rares furent les villageois de son Saessolsheim natal qui n’eurent pas tantôt des courriers de félicitations, des lettres de consolation, tantôt des visites de courtoisie assorties de quêtes de soutien pour son œuvre missionnaire…
- cette abondante et assidue correspondance nous permettait de découvrir toutes les facettes de son pays d’adoption et le Gabon, tant sous le sigle de l’AEF (Afrique Equatoriale Française) que sous celui de République Libre, n’eut plus trop de secrets pour nous… nos camarades de classe enviaient nos connaissances d’autant plus que sa cousine, Sœur Marie Philomène et 3 de ses cousins avaient également emprunté la voie missionnaire.
- Notre cousin Charles put constater lors de son service militaire l’ampleur de la tâche missionnaire et éducative de notre tante au Gabon, à l’instar de son frère Jean Paul, mobilisé au Sénégal, non loin de Sœur Marie Philomène…
- ainsi, à travers ces témoignages et, surtout, de par son incomparable et ineffable talent à narrer ses aventures spirituelles teintées d’exotisme, nous revivions avec elle son dévouement pour la cause des plus démunis, des lépreux et de tous ces africains désireux de s’affranchir au monde civilisé.
- Au-delà de son œuvre missionnaire qu’elle accomplissait avec passion et efficacité, elle aimait revenir se ressourcer dans sa province natale… sa chère Alsace !
- A l’instar de mes sœurs, mes cousines et cousines, je sillonnais avec elle Saessolsheim et les villages environnants… elle y relatait, en commentant moult diapos ou autres documentations, son périple missionnaire au Gabon…
- alors nos parents étaient réquisitionnés pour confectionner des colis avec les dons en matériel et vêtements pour les expédier à Lambaréné, Mouila, Port Gentil, Libreville…
A l’heure de son départ de ce monde, les points de suspension évoqués auparavant, annoncent l’entame de la génération « BOCK » suivante… ils nous invitent à perpétuer la voie missionnaire qu’elle ne cessa jamais de nous tracer durant son existence terrestre…. Elle vient de réaliser son vœu le plus cher : rejoindre ceux qu’elle a aimés et soutenus sa vie durant aux côtés de Celui à qui elle voua sa vie de religieuse, Celui qui guidait ses pas… Que l’esprit de famille unie qu’elle incarnait dans toute sa plénitude continue à hanter nos cœurs et que son âme enfin repue d’amour et de tendresse repose dans la paix et la sérénité de Dieu !
Je profite également de l’occasion pour remercier, au nom de la famille « BOCK »,
au nom des nièces et neveux de Sœur Marie Bosco, morte le 19 avril et enterrée le 23 avril 2010 à Castres…