Solidarité sociale

 

 

   J’ai été invitée pour vous parler du CCFD-Terre Solidaire avec trois orientations :

              - Les textes de l’Ecriture qui nous accompagnent dans notre engagement social.

              - Apporter un objet symbolique pouvant concrétiser votre solidarité.

              - Identifier les expériences fortes vécues dans votre mission.

 

 Je suis engagée, avec mon mari, en ACI (Action Catholique des milieux Indépendants) et le bureau diocésain de l’ACI m’a déléguée au CCFD-Terre Solidaire puisque cette ONG est une collégialité de 28 mouvements et services d’Eglise dont fait partie l’ACI.

 

   Je pense que vous le connaissez déjà, aussi je voudrais surtout vous parler de la campagne de Carême de cette année qui est sur « le partage des richesses ».

 

 1- Je vais commencer par essayer de répondre au premier point sur les textes de l’Ecriture qui nous accompagnent dans notre engagement social.

 

   Dimanche dernier, je suis allée à Toulouse, à une journée de réflexion avec Geneviève Guénard Directrice Administration-Finances, Sœur Auxiliatrice, où nous nous sommes posés la question « Qu’est ce que la bible nous dit du partage des richesses ? » et en même temps : « Pourquoi faire venir des partenaires du Sud dans le cadre de cette démarche de Carême ? »

 

   Je vais reprendre un peu l’intervention de Geneviève :

 

  Dans la parabole du Bon Samaritain, dans Luc 10, le légiste définit comme une priorité absolue l’amour de Dieu et du prochain : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit ; et ton prochain comme toi-même » Dans son désir d’être juste il pose la question : « Et qui est mon prochain ? »

  Jésus lui répond par une parabole : un homme tombé aux mains des brigands est laissé pour mort sur le bord de la route. Un prêtre et un lévite qui passaient par là s’en détournent alors qu’un Samaritain le prend en charge. Et il pose la question : «  Lequel de ces trois, à ton avis, s’est montré le prochain de l’homme tombé aux mains des brigands ? »

  Le scribe a demandé à Jésus : « Qui est mon prochain ? » Il s’est donc posé comme le point central de son monde à partir duquel il regarde autour de lui, il regarde le monde. Il est le point organisateur de l’univers qui l’entoure. Jésus inverse la question : « Qui a été le prochain de cet homme ? » L’homme laissé pour mort sur le bas côté est devenu le centre.

 

   Durant le Carême, c’est à cette révolution que nous sommes, en tant que Chrétiens, convoqués : mettre le prochain, l’exclu, le marginalisé au centre comme point organisateur de notre vie, de la vie de nos sociétés. C’est révolutionnaire et déstabilisant. Toute notre action, tous nos systèmes économiques, toute notre organisation sociale est à reprendre, en mettant au centre celui qui est marginalisé et laissé de côté.

 

   Que l’Eglise de France choisisse au moment du carême avec le CCFD-Terre Solidaire d’inviter les Chrétiens et les hommes de bonne volonté à réfléchir à la solidarité internationale, à écouter des témoins qui parlent d’une autre réalité que celle qui nous est coutumière, à nous engager concrètement au côté de ceux qui ont besoin de notre solidarité, ce n’est pas pour nous demander de nous pencher avec condescendance sur des pauvres, c’est pour nous inviter à changer nos représentations et nos habitudes pour entrer dans la construction d’un monde solidaire.

 

  Nous accueillerons justement une partenaire d’Inde  le vendredi 26 mars à Labruguière à 18h et vous êtes tous invités à venir l’écoutée nous parler de son vécu.

 

 

  2- On m’a demandé d’apporter un objet symbolique pouvant concrétiser ma solidarité….

Je vous ai apporté une calebasse décorée par des artisans du Pérou que nous avons vu travailler, l’attestation des titres que j’ai souscrit à la SIDI (Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement) ainsi que des documents, que je vous laisserai, expliquant l’importance de cette filiale du CCFD-Terre Solidaire.  La SIDI a été crée pour mener des activités dans le domaine de la finance solidaire et du micro-crédit dans plus de 30 pays. Grâce à ce soutien, les plus pauvres, souvent exclus du circuit bancaire, peuvent obtenir des prêts et développer des activités génératrices de revenus.

Nous ICI, être actionnaire à la SIDI, c’est surtout un acte militant car une action coûte 152 euros, mais nous faisons don des intérêts de cette action, c'est-à-dire que si dans 10 ans, je veux reprendre mon action, on me donnera la valeur de 152 euros, ce sont les intérêts qui permettent ces financements LA BAS.

 

   3- Les expériences fortes vécues dans notre mission.

J’ai eu la chance avec mon mari de participer à un voyage « d’immersion » au Pérou avec également un autre couple de Castres. Ce voyage était organisé par la SIDI pour ses actionnaires afin de voir sur place l’utilisation de notre épargne et  rencontrer des acteurs de développement.

 

Nous avons rencontré des structures de micro finance qui nous ont emmenés chez leurs clients par exemple  un groupement de productrices de pommes de terre. Irénéa, la présidente de l’association, nous explique que toutes les variétés de pommes de terre cultivées ici (21) sont destinées à la commercialisation, sauf une variété native( existant avant l’arrivée des Espagnols) réservée à la consommation de la communauté. Plusieurs femmes de l’association ont emprunté, avant seuls les hommes pouvaient emprunter et les femmes n’avaient aucun contrôle de l’usage qui était fait de l’argent (parfois ils le buvaient !...) aujourd’hui les femmes ont accès au crédit et gèrent elle-même leur budget ; elle se regroupent pour mieux négocier et obtenir ainsi un meilleur revenu de leur production. Irénéa nous explique ensuite en quoi l’accès au crédit a amélioré sa condition : «  Quand je me suis mariée, nous étions très pauvres ; progressivement, nous avons augmenté notre production, fait des progrès en nutrition, à l’aide des médecines naturelles, plus tard, nous avons pu acquérir une petite maison, maintenant nous avons un terrain. Nous avons eu 4 enfants, aujourd’hui chacun a sa maison, un de mes fils a acheté un tracteur pour ses besoins et le loue aux autres ce qui arrange tout le monde. Avec un large sourire elle ajoute j’ai même pu me faire soigner mes dents. » Nous avons pu constater tout le parti qu’elles ont su tirer des crédits et de la formation  apportés par l’organisme de micro finance. Je pourrais vous donner bien d’autres exemples comme notre rencontre avec la Florida, coopérative de caféiculteur ou les artisans au marché artisanal de Confianza où j’ai acheté cette calebasse.….

 

                                                                 Mireille HERAUDEAU (13/02/2010)



13/02/2010
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