Solidaire avec nos soeurs aînées : Marie Léonce partage sa session

SESSION CHEVILLY-LARUE   novembre 2009-11-25

 

Dans le CADRE de la REPSA  (religieuses présentes au monde de la santé)

J’ai pu participer à l’une des sessions organisées pour les religieuses au service des PA ( personnes âgées).

 

Le thème : ACCOMPAGNER NOS SŒURS VERS LA FIN DE LEUR VIE.

 

Organisée avec le concours de Sr Nicole LITOU responsable nationale, et du Père Clément PICHAUD Missionnaire de la plaine, Aumonier National.

Avec le  Dr Gérard de Bataille  de Toulouse que nous connaissons bien.

 

Je vais partager avec vous les grandes lignes de son   intervention, je la résumerai en trois temps :

 

 

Quelques notions d’ETHIQUE,

Rappel des dernières lois sur la fin de vie

Un mot sur l’accompagnement.

 

I

L’ETHIQUE  est avant tout à vivre au quotidien :

« nettoyer » les mots que l’on utilise tous les jours   :Ex « prendre en charge »

Suppose le fait de PRENDRE  une CHARGE .

Lui préférer ACCOMPAGNEMENT.

Revoir nos notions de RESPECT, de JUSTICE.

Certaines   expressions qui font intervenir  notre affectivité :

 « je pense que … » C’est penser à la place de l’autre, cela peut-être dangereux.

 

Nous sommes habitués à l’absolu sécuritaire ; attention à ne pas être en défaut d’éthique pour nous rassurer .

 

L’éthique au quotidien ? une QUESTION : Quel espace de liberté je laisse à l’autre ?

L’éthique se décline avec une interrogation.

En prenant l’habitude de fragmenter nos notions éthiques par de petites questions, nous serons plus au clair devant les grandes qui donnent souvent lieu à des discours…

En aidant nos équipes soignantes à réfléchir ainsi  nous facilitons leurs tâches et le mieux-être de la personne.

Posons nous 3 grandes questions   avant des gestes  quotidiens  souvent routiniers :

 

POURQUOI  et pour quoi  j’agis ainsi ?

POUR QUI

DE QUEL DROIT ?

Ces  questions simples et fondamentales reposent  sur 5 -6 principes :

 

Principe de bienfaisance : le bien de l’autre,

                du double effet   bénéfice risque  / préjudice,

pour Que et non PARCE QUE ( ici on fait comme çà)

 

Principe de futilité (les effets ne sont pas démontrés   

                                                       (imposer douche quotidienne)

                de proportionnalité  (attacher ou calmer pour toilette)

 

Principe de l’humilité   ne pas utiliser son pouvoir,

                                        Partage des  savoirs et pouvoirs     

                                        respect  des responsabilités complémentaires,

                                        partage  de la décision,

 

Principe d’équité ; droit à s’exprimer, à refuser    

                                 partage   du temps de travail sans léser  les personnes,  

 

Principe de sollicitude et de justice : même respect pour m. d’Alzheimer ,

                                  syndromes démentiels , et personnes conscientes :

 

                                  ne pas parler d’eux devant eux, ni d’autre chose…

 

 

II

RAPPEL DES LOIS SUR LA FIN DE VIE et de leurs incidences sur la  sœur, sa communauté, son entourage :

 Les textes de 2002 sont positifs en matière  d’éthique : ils évoquent la notion de la   PERSONNE  DE  CONFIANCE  choisie par  le ou la  malade   encore en possession de ses facultés.

 Ainsi, en cas de troubles cognitifs, c’est elle qui participera  aux décisions chirurgicales, ou concernant des traitements lourds ou invasifs.

 

Ce choix suppose une  double compétence qui tient compte des  désirs

  supposés connus   et des progrès thérapeutiques.

Il s’agit de comprendre pour se déterminer.

 

  La personne désignée pourra   également accompagner  le choix dans  les décisions   difficiles si le malade est lucide ; assister aux différentes consultations  . Elle n’a pas à consentir, elle est informée.

 

Cela n’a rien à voir avec les mesures  de protection juridique, tutelle, ou curatelle.

 

Un débat  et des travaux de groupe ont mis l’accent sur l’importance du choix, car la personne  de confiance peut être un membre de la famille.

Il peut arriver que des difficultés surgissent . Il faut savoir aussi que certaines sœurs  en  vieillissant s’attachent davantage à leur famille.

Une réflexion menée par le Père Clément Pichaud  nous  a conduites à reconsidérer  la manière de parler de notre vie communautaire. Les Etablissements que nous cotoyons   pour des raisons de santé, n’ont pas une notion claire de ce qu’est la vie religieuse  . Cela nous  demande de clarifier  nos relations  et de trouver les mots pour le dire. 

 

La désignation de la personne de confiance peut-être sans cesse modifiée par le malade.

 

Les DIRECTIVES ANTICIPEES prennent le dessus sur la personne de confiance : la personne   malade ou âgée peut spécifier   les soins qu’elle ne désire pas  recevoir .

 

La loi de 2005 dite loi LEONETI  évoque ce DROIT des malades à refuser des soins trop lourds.  Ou simplement un traitement.

 

On parle  non plus d’acharnement mais d’OBSTINATION DERAISONNABLE  , lorsque les soins sont inutiles, disproportionnés, et n’ont d’autre objectif que de prolonger la vie.

 

Viennent ensuite des  spécificités sur la douleur et les différentes manières de la calmer ou de l’atténuer.  Ce domaine étant  très médical, je passe.

 

Attention aux définitions parfois courtes : fin de vie ,

                                                                         soins palliatifs…  

On va vers l’essentiel : le confort,

                                       une  qualité de vie.

 

                                       

 

 

III  l’ACCOMPAGNEMENT :

Préalables à l’accompagnement : souci de soi, (attention à la différence entre le moi et le soi…

Conscience de soi, conscience de l’autre, trouver le moyen de l’articuler.

 

On se pose un peu avant d’entrer en contact avec l’accompagné , quel que soit le contexte, on se remémore la dernière visite.

Remettre le compteur à zéro avant de changer de chambre !

 

Regarder les personnes, VOIR, permet de redécouvrir.

L’accompagnement est un SOIN, une RESPONSABILITE.

 

La personne est accueillie dans l’énoncé total de ce qui la constitue :

Dimension  personnelle,

                     sociale ; 

 

Ne pas se mettre à sa place, mais comprendre la situation ( dépendance).

Stratégies d’adaptation :

-Entre besoin et demande

-Déceler la plainte symptôme = langage qui véhicule une angoisse, certains sont attachés à leurs symptômes.

Certains  ont besoin de remettre en scène ce qu’ils ne peuvent traverser :

-Ecouter, même si on l’a déjà entendu, nous n’avons pas la même notion du temps, il  parait court pour la personne, et long pour nous.

Surtout, on ne moralise pas.

Ainsi on transforme  un cercle vicieux en cercle  vertueux

 

Tenir la bonne distance et garder ses compétences,

Réfléchir à ses propres peurs,

Ne pas perdre le sens de ses responsabilités.

Notion des rites : plus on est fragile, plus on est rituel.

Essayer de  comprendre, élaborer, contenir ses émotions :

Quitter le monde des émotions pour rentrer en soi,

Travail permanent d’ajustement des émotions,

Une émotion que l’on ne maitrise pas rend le rapport difficile ;

 

TRAVAIL SUR SOI.

 

C’est l’accompagné qui donne le tempo, on ne le précède pas. Se méfier du verbe à la première personne : « j’accompagne » !

Dans l’accompagnement quand c’est lourd, c’est que l’on est décalé.

Empathie et respect de l’autre dans sa part d’inaccessible.

Accompagner, c’est vivre du PRESENT  dans le  TEMPS qui passe.

Avec mon amitié.    Sr Marie-léonce MARC



28/11/2009
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